Les Irréguliers de Baker Street

Réalisateur(s) : Tom Bidwell


Avertissement : public averti (présence de sang et de cadavre)


Résumé : Bienvenue dans le Londres du XIXe siècle, où les Irréguliers, un gang de jeunes marginaux, élucident des crimes surnaturels pour le compte du Dr Watson et de son mystérieux associé, Sherlock Holmes. (Allociné)


Avis :


Si vous êtes amoureux de Arthur Conan Doyle, si vous voulez garder l'image d'un Sherlock Holmes charismatique, mystérieux, drogué mais surtout d'une intelligence et une clairvoyance inégalée. Si vous attendez d'un John Watson un peu apathique, dans l'ombre du génie, mais toujours près à résoudre les enquêtes et à découvre une déduction insoupçonnée. Si cette vision reste encrée dans votre imaginaire... ne regardez pas cette série. Si quand même vous êtes ouvert d'esprit, accrochez vos ceintures, nous allons rentrer dans une zone de turbulence.


Cette série commence bien. Les deux premiers épisodes nous présentent bien un Londres des quartiers, la pauvreté contre les riches, les bagarres, la vie difficiles, et surtout des meurtres mystérieux. On commence à parler de magie, d'occulte, pourquoi pas après tout, et on peut quand même se mettre dans la peau des personnages. La marque de la mixité est tombée sur la série, ce qui est une bonne chose. Les personnes principaux sont de couleurs noirs, asiatique, et blanc, et on voit l'apparition d'un autre caucasien, prince d'Angleterre. C'est là que vient le premier problème : la cohérence des personnages. Je n'ai rien contre les personnages autres que d'origine caucasienne dans les films évidement, il faut plus de mixité, mais que la série reste fidèle dans l'histoire d'origine, c'est à dire le Londres du XIXe siècle. Si c'était comme une autre série,  "Sherlock" qui se déroule a notre époque, j'y crois, mais pendant une période où on parle de colonies, comment une personne de couleur noir peut par exemple être un aristocrate anglais ? Comment une personne de couleur noir peut être un garde du corps ? Au 19eme siècle ? 

Le deuxième problème pour moi est une histoire totalement réinventée, tordue, inversée. Vous vouliez une histoire où Sherlock est un drogué que la magie a aidé à devenir intelligent, un docteur Watson qui a découvert le potentiel de Sherlock et qui est tombé amoureux de ce dernier, un Lestrade qui meurt comme une simple victime de tueur alors que c'était la seul fois qu'on l'avait vu de l'épisode ? Vous vouliez moins d'énigmes, moins d'enquêtes et plus de magie moyennement réalisé et plus de vie de gamins des rues ? Voilà, votre série est bien chaude, sortie du four. 

Enfin, au delà de cela, cette série sent bon le scénario d'adolescent, le scénario sur la force de l'amour et l'amitié, plus fort que la peur. L'histoire d'un beau jeune homme de la bourgeoisie (blanc, parce que la mixité d'accord mais faut pas déconner quand même) qui se fond dans la crasse des jeunes des rues (de couleurs plus ou moins blancs) pour l'amour de l'héroïne. Mettre aussi l'horreur des hommes avec des images venues du futur de guerres, de bombes atomiques. Et pour l'action de la fin, qui va permettre de battre le méchant et convaincre l'héroïne (la fille, pas la drogue) que sa vie, c'est pas que de la merde, avec des images de camaraderie, des images de câlinerie avec son amoureux, tu bats le méchant, un suppôt et au lit. 

Donc voilà, on se retrouve avec une série lambda d'ado, qu'on a apposé le label "Sherlock", qu'on a mélangé avec de la mixité en espérant que ça allait bien lié le tout, mais pour moi, cela devient un gâteau raté, avec des ingrédients en trop et qui manquent. C'est une série Netflix qui n'est pas assez bon de ce qu'il a diffusé en ce moment. Seuls la tentative de faire quelque chose de nouveau, et le générique de début toujours aussi badass, remonte un peu la note. Mais pour moi, la magie n'a pas prit. Heureusement que la magie n'a durée que 8 épisodes...



Note : 11/20




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